5 paramètres d’évaluation importants que tout investisseur devrait connaître
Investissez plus intelligemment grâce à ces paramètres d’évaluation importants.

Il peut être intéressant, économique et avantageux d’acheter et de vendre soi-même ses actions, mais cette formule d’autogestion est une activité exigeante. La sélection de titres est une activité qui nécessite de se documenter, d’analyser les chiffres et de s’assurer que l’entreprise considérée est une source de valeur durable. Pour bien faire ce travail, vous devrez connaître les éléments dont il faut tenir compte – ainsi que certains termes du jargon financier.
Les professionnels de la gestion de placements utilisent divers paramètres pour déterminer dans quelle mesure l’action d’une entreprise est chère ou bon marché ou déterminer si une entreprise est lourdement endettée. L’investisseur qui sélectionne lui-même ses titres devrait connaître ces paramètres et ces ratios.
Voici cinq paramètres qui vous aideront à partir du bon pied.
1. Ratio cours/bénéfice (C/B)
La grande majorité des investisseurs privilégient ce paramètre parce qu’il aide à déterminer ce que l’on est disposé à payer pour chaque dollar de bénéfice réalisé par une entreprise. On l’obtient en divisant le cours de l’action par le bénéfice par action de l’entreprise.
C’est un moyen facile, pour l’investisseur, de voir si une action est chère ou bon marché. Si une action présente un ratio C/B supérieur à celui de son indice de référence – le 31 décembre 2018, l’indice composé S&P/TSX présentait un ratio C/B de 12,75 environ selon S&P Capital IQ – cela veut dire qu’elle est plus chère que le marché dans son ensemble; inversement, si son ratio C/B est inférieur à celui de son indice de référence, cela veut dire qu’elle est moins chère que ce dernier.
Il est utile de savoir dans quelle mesure une action est chère ou bon marché par rapport à un indice de référence général comme l’indice composé S&P/TSX ou l’indice S&P 500, mais il est également important de comparer le ratio C/B d’une entreprise avec ceux des autres entreprises d’un même secteur. À titre d’exemple, les entreprises de haute technologie à forte croissance ont généralement des ratios plus élevés que ceux des entreprises de services aux collectivités, dont la croissance est plus lente. Pourquoi? Parce que les investisseurs payent plus cher l’action d’une société dont ils estiment que la croissance future sera plus forte.
Il est important de savoir que, de manière générale, les actions de sociétés au ratio C/B élevé sont particulièrement touchées au moment d’une baisse de marché, ce qui s’est produit justement dans le cas des actions technologiques en 2018. Beaucoup d’actions de sociétés au ratio C/B élevé, comme Amazon et Netflix, ont alors subi de fortes baisses. Pourquoi? Parce que lorsque les gens pensent que la croissance mondiale va ralentir, comme ils l’ont pensé en 2018, ce sont les actions des entreprises dont la croissance attendue est la plus forte qui risquent d’être le plus durement touchées.
Les actions meilleur marché, comme celles qu’aime à détenir le célèbre investisseur Warren Buffet, adepte de la gestion de placements axée sur la valeur, sont généralement moins touchées, du fait qu’elles présentent au départ un ratio d’évaluation comparativement peu élevé. Autrement dit, plus le ratio C/B est élevé, plus la baisse est importante.
Points à retenir
- Le ratio C/B est un bon paramètre à vérifier en premier, car il permet à l’investisseur de se faire une idée de la cherté d’une action par rapport au marché boursier dans son ensemble.
- Les actions des entreprises à forte croissance potentielle présentent généralement un ratio C/B plus élevé que la moyenne et vice versa.
- Si une entreprise ne réalise aucun bénéfice, elle n’aura pas de ratio C/B.
2. Ratio valeur de l’entreprise/BAIIA (VE/BAIIA)
Le ratio C/B est un bon point de départ quand il s’agit d’opérer une sélection de titres, mais certains analystes, de même que certains gestionnaires de fonds, préfèrent employer le ratio valeur de l’entreprise/BAIIA (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements), qui compare la valeur d’une entreprise au bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements de celle-ci.
On aime ce paramètre parce qu’il ne tient pas compte de la structure du capital de l’entreprise, laquelle concerne la manière dont l’entreprise finance l’ensemble de son activité. L’investisseur peut ainsi plus facilement comparer des entreprises aux structures de capital diverses, appartenant ou non à un même secteur.
Comme un ratio C/B, un ratio VE/BAIIA peut indiquer, selon qu’il est comparativement faible ou élevé, qu’une action est comparativement bon marché ou chère. Le secteur influe également sur l’évaluation. Les entreprises technologiques et biotechnologiques ont généralement des ratios VE/BAIIA plus élevés que ceux des entreprises de services aux collectivités et des entreprises industrielles. Au 31 décembre 2018, par exemple, l’indice S&P 500 présentait un ratio VE/BAIIA de 11, contre 12,4 dans le cas du secteur technologique et 11 dans le cas du secteur des services aux collectivités.
Points à retenir
- Beaucoup d’investisseurs se servent des ratios C/B et VE/BAIIA pour déterminer si une action est chère ou bon marché.
- Comme le ratio VE/BAIIA tient compte de la dette, entreprises et investisseurs peuvent l’employer pour évaluer si une entreprise est une candidate intéressante à une offre publique d’achat. Plus le ratio est bas, mieux c’est.
- Le ratio VE/BAIIA peut aider les investisseurs à comparer les évaluations d’un secteur à l’autre.

3 et 4. Ratio cours/chiffre d’affaires et ratio cours/valeur comptable
On trouve également, au chapitre des paramètres d’évaluation, les ratios cours/chiffre d’affaires et cours/valeur comptable. Le premier compare le cours de l’action au chiffre d’affaires de l’entreprise; le second indique combien un investisseur serait susceptible de payer l’entreprise si celle-ci était vendue le jour même.
Les deux sont des paramètres utiles quand il s’agit de décider de l’achat d’une action. On utilise souvent le ratio cours/chiffre d’affaires pour évaluer les entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires, mais ne réalisent qu’un faible bénéfice, sinon aucun. En général, le ratio cours/valeur comptable est utilisé par les adeptes de la gestion de placements axée sur la valeur pour déterminer si l’action se vend à un prix inférieur à l’actif de l’entreprise diminué du passif.
Le ratio cours/chiffre d’affaires est un bon paramètre à utiliser quand l’on compare des entreprises évoluant dans un même secteur et que l’on tâche d’évaluer des entreprises nouvelles qui ne réalisent encore aucun bénéfice. Le ratio cours/valeur comptable est notamment indiqué dans le cas des entreprises à forte intensité de capital, telles les entreprises des secteurs de la finance, de l’énergie et des transports. Il est moins utile dans le cas, par exemple, des entreprises de services qui reposent sur la propriété intellectuelle plutôt que sur des actifs.
Comme dans le cas des autres paramètres d’évaluation, des chiffres faibles peuvent indiquer qu’une action est comparativement bon marché, tandis que des chiffres élevés peuvent indiquer qu’elle est comparativement chère.
Points à retenir
- Un faible ratio cours/valeur comptable peut indiquer que l’actif d’une entreprise est surévalué. Dans ce cas, un faible ratio peut constituer un avertissement.
- Cependant, un faible ratio cours/valeur comptable peut n’indiquer qu’un faible rendement de l’actif, chose que la direction peut s’employer à corriger. Dans ce cas, un faible chiffre peut indiquer que l’action constitue un placement intéressant.
- Utilisez le ratio cours/chiffre d’affaires pour évaluer une entreprise naissante ou une entreprise encore à ses premiers stades de développement qui réalise un chiffre d’affaires, mais ne réalise aucun bénéfice.
5. Ratio emprunts/capitaux propres
Comme un particulier, une entreprise peut avoir une dette qu’elle devra tôt ou tard rembourser. Le recours à l’emprunt peut être utile – une entreprise peut contracter un emprunt en vue de réaliser un projet, par exemple –, mais l’endettement excessif peut constituer un problème.
C’est ici qu’intervient le ratio emprunts/capitaux propres, que l’on obtient en divisant le total du passif par les capitaux propres. Ce ratio, qui indique la proportion de la dette par rapport à l’actif net de l’entreprise, peut aider l’investisseur à mesurer l’endettement de l’entreprise. Plus le chiffre est faible, moins l’entreprise est endettée; plus il est élevé, plus elle est endettée.
Le niveau du ratio emprunts/capitaux propres peut varier d’un secteur à l’autre, de sorte qu’il est préférable de limiter l’emploi de ce ratio aux comparaisons entre sociétés évoluant dans un même secteur. Les sociétés de services aux collectivités et les sociétés de télécommunications, par exemple, présentent généralement des ratios emprunts/capitaux propres comparativement élevés en raison de leurs activités à forte intensité de capital. Toutefois, les deux secteurs ont des sources de revenus stables – par exemple, la perception des frais mensuels de téléphonie cellulaire dans le cas des sociétés de télécommunications – de sorte qu’un ratio emprunts/capitaux propres élevé peut ne poser aucun problème, dès lors que la société est en mesure d’assurer le service de sa dette.
Points à retenir
- Une dette élevée n’est pas toujours une mauvaise chose, mais il faut qu’au moins le ratio emprunts/capitaux propres soit relativement constant. Si le ratio emprunts/capitaux propres augmente au fil du temps, cela peut constituer un problème.
- Beaucoup d’entreprises voient leur ratio emprunts/capitaux propres bondir après une acquisition, car l’achat d’une autre entreprise a pu leur coûter très cher. Cela peut être tout à fait acceptable, à condition que la direction ait un plan quant au remboursement de la dette.
Bien qu’il existe de nombreux autres paramètres à considérer, la plupart des investisseurs n’auront pas le temps de les étudier, mais il n’est certes pas suffisant de n’en considérer qu’un seul. Les cinq mentionnés ici sont un bon point de départ et devraient aider l’investisseur à déterminer si l’action de telle ou telle entreprise qui l’intéresse peut constituer une addition valable à son portefeuille.
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